LE NIOUZINE [numéro °]

_,+{Bon!
Les nouvelles, hm, c’est pas vraiment ça. Désolé. Pardon?

Alors j’ai décidé que j’allais me contenter d’écrire un peu, et pas trop m’efforcer d’être drôle, loufoque, malicieux, etc. Oui d’habitude j’essaie, t’avais pas remarqué? :(

Voici quelques aperçus, telle une planche contact, de mes dernières semaines, et de celles qui viennent. On constatera que certains de ces aperçus sont un peu flous, sur d’autres que j’ai oublié de retirer le cache, et autres analogies hilarantes entre la photographie et la narration.

LES PROJETS

J’ai des exams à passer dans la 2ème moitié de juin à Toulouse. J’ai décidé de quitter mon bouboulot ici fin mars, et de rejoindre Toulouse en vélo! J’ai fort hâte.

Mon itinéraire inclura probablement un tout petit bout de Macédoine, l’Albanie, le sud de la péninsule italienne, la Sicile, la Sardaigne et la Corse! (avec des bateaux pour passer là où j’ai pas pied!) J’ai grave grave hâte!!

Screenshot from 2014-03-13 00:40:49

D’ici là je dois me débrouiller pour avoir correctement révisé mes divers cours du 1er ET du 2nd semestre, puisque je passe tout à la deuxième session. Je dois aussi avoir retrouvé mon bronzage “cycliste” (ligne de partage cramé/blanc-cul au milieu de la cuisse) et ma musculature “cycliste” (ligne de partage baraqué/keus au niveau du bassin) et aussi je dois ne pas avoir pété mon vélo avant d’arriver, hahaha! j’ai, euh, hâte?

Le reste de l’été, je glanderai, avec ou sans vélo. Aperçu très flou pour le moment donc, à l’exception d’une (deux?) semaine(s) à Ravenna avec Maman, Papa, et tou-te-s les frangingines! J’ai trop hâte, mais trop trop!!! <3

Puis, début septembre, rentrée universitaire à Toulouse pour une L2, ou éventuellement… une nouvelle L1 plus sérieuse, on verra les résultats des partiels. Il me faudra trouver des colocs, un boulot, etc. Je m’en fais pas trop pour ça pour l’instant, je paniquerai en temps utile.

A PART CA

Ah tiens, je vous propose un petit jeu que j’aime bien. (Bon, relativisons, j’y ai joué 4 fois et ça m’a suffit.) Sur la base d’une assez large collection d’extraits radiophoniques ou d’enregistrements ethnologiques, on vous propose d’écouter 20 secondes de voix, puis d’identifier quelle est la langue parlée (il y en a 80 différentes au total). On a le droit de se tromper 2 fois, et la difficulté (sous forme du nombre de choix offerts) augmente régulièrement. Eh! C’est pas facile! J’ai plutôt bonne oreille, mais aussi beaucoup de chance et j’ai atteint 1250 points yataaaa

LE TAF

Un chouette type qui aime bien se poser des questions ayant rejoint l’équipe, j’ai pu avoir enfin des conversations enrichissantes avec un compagnon de misère, prendre un peu de recul et réfléchir un peu plus profondément à mon boulot. C’est pas que c’est impossible à faire tout seul, mais moins évident, et je suis pas aidé par le climat général de complaisance qui règne parmi mes collègues. Et puis pour mon propre confort, je n’ai quasiment jamais “résisté” à l’autorité très “soft management” de la hiérarchie, autrement que par des sabotages absurdistes symboliques.

Par exemple (parce que quand même j’en suis fier t’sais) donner tous les matins, en traversant le parking, un quart de tour à l’étoile du capot de la Mercedes garée près de l’escalier, remarquer qu’à chaque fois elle a été remise à l’endroit, imaginer avec un gloussement le geste non moins absurde que le mien que fait le ponte (oui, je pense que c’est un homme) tous les soirs – avec un soupir excédé peut-être? – en remontant dans sa grosse bagnole. Egalement, chaque fois qu’on nous sollicite de manière anonyme, soit pour écrire tout le mal qu’on pense de nos supérieur-e-s direct-e-s, soit pour donner notre avis sur un cours de formation qu’on a suivi, j’écris n’importe quoi, des blagues, des trucs hors sujet. J’imagine cellui qui lit ça et dont la triste routine est un peu allégée. Également, je refuse de jouer le jeu de saquer mes consoeurs-frères en laissant des commentaires négatifs à celleux qui m’ont précédé-e-s sur un dossier, lorsqu’iels ont mal fait leur travail.

Aujourd’hui, ma “sup” (“…ervisor”) m’a demandé si je pouvais rester une heure de plus ce soir. J’ai d’abord répondu que je ne pouvais pas. Elle me demande par chat: “même pas 30 minutes?” Je réponds “non, pas possible!” et m’attends à ce qu’elle lâche l’affaire. Mais elle demande: “Pourquoi?” Puis immédiatement, se disant sans doute que ça faisait agressif et pas très “soft management” pour le coup, “t’as RDV? y a du dossier? :D” aha les smileys, c’est pratique les smileys. J’ai envie de répondre “ça te regarde pas” mais ça laisserait traîner cette idée que j’ai un empêchement – or je n’en ai pas. Alors je réponds, “pour être honnête, j’ai juste pas du tout envie!” Ce à quoi la sup s’exclame typographiquement: “!” qu’elle tempère très vite en reprenant son rôle de la bonne pote qu’est-pas-comme-une-chèffe, inconsciente de l’imposture de cette pose: “oh zut je croyais qu’il y avait du gossip :)”

C’est la première fois que je refuse directement des heures sups. J’ai été très bon soldat jusque là. L’idée répandue selon laquelle que les heures supplémentaires sont optionnelles n’a pas cours ici, où on vit dans un pays en crise (ah ouais?), où on est une main-d’oeuvre peu qualifiée (parler une langue “européenne” est notre seul avantage, et il n’est pas mince, nous sommes loin d’être les plus exploité-e-s), où le contrat est un CDD renouvelé tous les 3 mois, occasionnellement via une boîte d’intérim parce que ça reste illégal en Grèce de donner plus d’un certain nombre de contrats courts de suite à la même personne (certain-e-s sont là depuis 4, 5, 6 ans… et toujours en CDD de quelques mois).

Donc les heures supplémentaires sont demandées, par moments, de manière très insistante.
En fait, on a plusieurs fois été sommé de faire un certain nombre d’heures sups par semaine. L’impression qui domine est que ces heures ne sont pas négociables, ou alors seulement à la marge et à conditon d’avoir de bonnes raisons.

De base on bosse déjà 40 heures sur 5 jours.

En septembre, on nous a fait savoir très officiellement qu’on “attendait” de chacun-e 8h supplémentaires, réparties sur la semaine ou sous forme d’un jour en plus. Le mail de la boss invoquait “l’esprit d’équipe” et comptait sur notre enthousiasme pour les produits (c’était à l’occasion de la sortie d’une nouvelle gamme et d’un nouveau système d’exploitation). Sans commentaire.

Plusieurs de mes collègues m’ont fait part des difficultés que cela leur posait (notamment par rapport à leurs enfants). Et m’ont posé la question, en aparté, presque comme si c’était honteux: “mais, on est vraiment obligé-e-s? On peut pas dire non?” À chaque fois j’ai répondu, “mais tu rigoles, bien sûr qu’on est pas obligé-e-s! Si tu veux pas, tu veux pas, point!” sans savoir ce qu’il en était réellement. C’était hypocrite de ma part, moi j’ai fait toutes les heures sup qu’on m’a demandé de faire. Certes ça tombait bien pour moi à ce moment-là: je n’avais pas reçu mes cours encore, et j’étais à sec de thunes et je me voyais bien taquer sur les heures pendant 2-3 semaines pour booster ma première paye histoire d’être un peu confortable. Mais aussi, au fond, parce que je ne savais pas quelles pouvaient être les conséquences d’un refus. Donc, j’ai fermé ma gueule.

Il y a un manque total de transparence (comment et par qui est décidé le nombre d’heures sups nécessaires? combien sont-elles payées? Ces heures sups sont-elles obligatoires, et si oui, sur la base d’une convention collective ou d’une loi? Si non, comment nous assurer que le refus n’aura pas de conséquence sur la décision de renouveler notre contrat?) Cette entreprise, pleine d’étrangers-ères et au roulement rapide (je serai resté 8 mois et demi, c’est sans doute à peu près la moyenne en dehors d’un petit noyau d’anciens), n’a aucune structure de solidarité salariale, et donc aucun moyen de négociation. Le droit de se syndiquer est très protégé en Grèce, mais chez nous on part de zéro – et en fait on ne part pas du tout, la plupart de mes collègues, même grec-que-s, même ancien-ne-s dans la boîte, ne semblent pas en ressentir le besoin, ne semblent pas en fait savoir à quoi sert un syndicat. Donc je ferme ma gueule, je tire mon temps, et je disparais. Comme tout le monde.

LE HAMAC

Assez parlé de travail. Parlons de hamacs!

J’avais prévu de m’acheter une tente. Et puis je sais pas comment, je me suis retrouvé à glander sur Internet (non vraiment je sais pas comment) et je suis tombé sur le blog d’un backpacker qui avait randonné un peu partout avec… un hamac. Et je me suis dis, “mais OUI”

J’ai réalisé que le hamac, c’était non seulement grave la classe par rapport à la tente (et ça c’est très important bien sûr), mais aussi moins lourd, plus confortable, plus facile à monter, et dans bien des cas plus pratique (pas besoin de chercher un coin de terrain dégagé, plat, sec, etc). Certes, “il faut trouver 2 arbres”… Mais en vrai “2 arbres” ça existe PARTOUT. c’est pas un vrai souci. Et si je serai un peu plus embarrassé avec mon gros truc en métal qu’un marcheur pour aller fouiller dans les sous-bois, j’aurai en revanche l’avantage de pouvoir facilement faire quelques kilomètres de plus si je traverse une zone peu boisée. (En tout cas ça c’est la théorie, je vous dirai comment ça se passe en vrai…) “Et la pluie?” – Tu tends une simple toile imperméable au-dessus et t’es au sec. “Et le froid?” – outre le fait que j’ai pour le moment le projet de l’utiliser en été, il paraît qu’un hamac, en ajoutant un tapis “de sol” ou autre isolant thermique, est praticable sur 3 saisons (c’est-à-dire au-dessus de zéro) sans problème. Dernière raison qui pourrait amener à préférer une tente: tu peux dormir (et plus si affinités) à deux dedans. C’est clair, le hamac semble moins bien s’y prêter. Il y a une limite de poids, et quand bien même, si on veut être à deux dedans, on sera collés l’un contre l’autre toute la nuit, ce qui peut être inconfortable (si… l’un des deux ronfle par exemple…?). Mais bon, si le cas échoit, on avisera.

swing swing

en plus ça ressemble à sorte de chauve-souris, nan mais quand je vous dis que c’est la classe

Et donc après moultes hésitations, après avoir lu moultes témoignagnes et opinions, j’ai décidé de claquer pas loin de 200€ pour un hamac “de voyage” de marque Hennessy, qui semble recommandé de partout. Boum tchaka! J’attends que ça arrive par la poste! ouuuuu

LES VEUCH

Aujourd’hui je me suis coupé les cheveux tout seul! Ça devenait vraiment la foire là-haut, et donc j’ai décidé d’agir au moyen de ciseaux et d’un miroir. J’ai fait un truc scandaleux dans la nuque que j’ai été contraint de rattraper au rasoir électrique, mais sinon globalement j’aime bien! Bon ben je ferai une petite photo demain sur l’ordi du taf pour montrer.

BON JE VOUS LAISSE

j’ai un reste de guacamole qui m’a dit que si je le mangeais pas tout entier tartiné sur du pain complet avec une lichette de Marmite, une pincée de graines de cumin, et quelques gouttes de Tabasco, il allait être triste. Ah oui il a mentionné également des graines de courges je crois? Aïe aïe aïe, il faut vraiment que j’aille m’occuper de ça. Bisous, j’ai plein d’autres trucs à vous raconter (passionnants? ennuyeux? qui sait? quel suspense, vraiment, on se demande bien), mais je veux pas causer d’indigestion de trucs ennuyeux. AH NON J’AI RIEN DIT!! PEUT-ÊTRE QUE LES AUTRES TRUCS SONT PAS ENNUYEUX EN FAIT! HAHAAA…! mmmmmmmmSUUUUUUSPENNNNNNN…SE

M:IIøu

P.S. UN PEU DE MUSIQUE?

4 thoughts on “LE NIOUZINE [numéro °]

  1. Hi Matthieu: have you checked if everything is cyclable on your nicely drawn Mediterranean way back?? It looks like an absolutely awesome way of pretending one is Ulysses! I’m sure there’ll be a Penny waiting for an unknown sunburnt traveller in Toulouse :-) Just you see! Oh and – thanks for the fun news!

  2. tain, chouette le chemin du retour, et tu vas avoir un beau bronzage en effet… avec ton mulet et ton hamac, ça va chopper de l’autostoppeuse…

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